La Philocalie – Desclée de Brouwer / J. – C. Lattès, p. 594
5- Les passions du corps sont la gourmandise, la gloutonnerie, la jouissance, l’ivrognerie, manger en cachette, l’amour des plaisirs de toutes sortes, la prostitution, l’adultère, l’impudeur, l’impureté, l’inceste, la corruption d’enfants, coucher avec des bêtes, les convoitises mauvaises et toutes les passions infâmes contre notre nature; le vol, le sacrilège, le brigandage, le meurtre et toute licence et jouissance des volontés de la chair pour conforter toujours davantage le corps; les oracles, les sortilèges, les présages, les augures, l’amour des parures, la frivolité, l’indolence, le maquillage, le massage des visages, l’oisiveté condamnable, les distractions, les jeux de hasard, le mauvais usage passionné des plaisirs du monde, la vie qui aime le corps, qui alourdi l’intelligence, qui la rend terrestre et bestiale et ne lui permet jamais de s’élever vers Dieu et la pratique des vertus.
Les racines de toutes ces passions, leurs causes premières, pourrait-on dire, sont l’amour du plaisir, l’amour de la gloire et l’amour de l’argent, d’où nait tout mal. L’homme ne connait aucun péché si d’abord ces trois géants, comme les appelle Marc le très sage ascète, ne l’entourent et ne le dominent : à savoir l’oubli, la négligence et l’ignorance, qu’engendrent le plaisir, le confort, l’amour de la gloire des hommes et de la distraction. La cause première de tous ces vices et comme leur très mauvaise mère est, on l’a dit, l’égoïsme, c’est à dire l’amour irraisonné du corps et ses penchants passionnés. Les débordements et le relâchement de l’intelligence – la grossièreté et l’obscénité -, comme la liberté de langage et le rire, sont à l’origine de bien des vices et de biens des chutes.
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