La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 153-154

121. Celui qui trame la ruse et se cache pour faire le mal est, d’après l’Ecriture, un serpent qui se met sur le chemin pour mordre le cheval au talon (Cf. Gn. 49,17).

122. Celui qui en même temps loue son prochain auprès de l’un et le blâme auprès de l’autre, est sous l’emprise de la vaine gloire et de l’envie. Par les louanges, il tente de dissimuler son envie. Et par les blâmes, il cherche à être plus considéré qu’autrui.

123. De même qu’on ne saurait faire paraître ensemble des brebis et des loups (Cf. Sir. 13,17), de même celui qui trompe son prochain ne peut rencontrer la compassion.

124. Celui qui mêle secrètement à l’ordre qu’il reçoit sa volonté propre est adultère, comme le montre la Sagesse (Cf. Prov. 6,32), et, par déraison, il s’expose à la souffrance et au déshonneur.

125. De même qu’unir l’eau et le feu est une contradiction, de même se contredisent entre elles la justification de soi et l’humilité.

126. Celui qui cherche le pardon de ses péchés aime l’humilité. Mais celui qui condamne l’autre scelle ses propres fautes.

127. Ne laisse pas sans l’effacer une faute, si petite soit-elle, afin quelle ne t’entraîne pas ensuite dans de plus grand maux.

128. Si tu veux être sauvé, aime la parole vraie, et ne rejette jamais un reproche à la légère.

129. C’est la parole vraie qui a converti la race de vipères, et lui a enseigné à fuir la colère à venir.  (Cf. Mt. 3.7)

130. Celui qui reçoit les paroles de vérité reçoit Dieu le Verbe. Car il est dit : « Celui qui vous reçoit ma reçoit. » (Mt. 10,40)