La Prière du Seigneur, § 4, 6 (trad. DDB 1982, p. 42 rev.)

Les hommes de prière doivent expriment leurs suppliques et leurs demandes avec modestie, calme, retenue et discrétion. Rappelons-nous que nous nous tenons en présence de Dieu. Il faut que l’attitude de notre corps, le ton de notre voix soient agréables aux yeux de Dieu. Il ne convient pas de s’épandre en clameurs ; il convient de prier avec modestie et réserve.

Le Seigneur dans son enseignement nous demande de prier à l’écart, dans la solitude et en des lieux retirés, et même en nos chambres (Mt 14,23; 6,6), ce qui s’accorde mieux avec la foi. Nous savons que Dieu est présent partout, il entend et voit tous les hommes, le regard de sa majesté souveraine pénètre jusque dans le secret. Il est écrit, en effet : « Je suis un Dieu proche et non un Dieu lointain. Quelqu’un peut-il se cacher dans ses cachettes sans que je le voie ? Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre ? » (Jr 23,24)

L’homme de prière, frères bien-aimés, ne doit pas ignorer comment le publicain priait dans le Temple, à côté du pharisien. Il ne levait pas les yeux vers le ciel avec effronterie, il ne tendait pas les mains avec insolence. Il se frappait la poitrine, il reconnaissait ses péchés intérieurs et cachés, il implorait le secours de la miséricorde divine.

Le pharisien, en revanche, se fiait en lui-même. Et c’est le publicain qui a mérité d’être reconnu juste. Car il priait sans mettre l’espérance de son salut dans son innocence, puisque personne n’est innocent. Mais il priait en confessant ses péchés, et sa prière a été exaucée par Celui qui pardonne aux humbles.