La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 166-167
113. La matière de la maison, ce sont les meubles et la nourriture. Et la matière de l’intelligence, ce sont la vaine gloire et le plaisir.
114. Ce qui dilate le cœur, c’est l’espérance en Dieu. Et ce qui le resserre, c’est le souci du corps.
115. Une et immuable est la grâce de l’Esprit. Mais elle agit en chacun comme elle le veut (Cf. I Cor. 12,11).
116. Comme la pluie qui tombe sur la terre fournit aux plantes leur propriété naturelle, la douceur aux douces et l’amertume aux amères, de même la grâce, en se répandant, toujours la même, dans le cœur des fidèles, leur dispense les énergies qui s’accordent aux vertus.
117. La grâce devient nourriture pour celui qui a faim par amour du Christ, boisson douce pour celui qui a soif, vêtement pour celui qui a froid, repos pour celui qui peine, pleine certitude pour celui qui prie, consolation pour celui qui pleure.
118. Quand tu entends l’Écriture dire du Saint-Esprit qu’il s’est posé sur chacun des apôtres (Cf. Ac. 2,3), qu’il est descendu sur le prophète (Cf. I Sam. 11,6 et 16,13), ou qu’il agit (Cf. I Cor. 12,11), ou qu’il est triste (Cf. Eph. 4,30), ou qu’il est éteint (Cf. I Thes. 5,19), ou qu’il s’irrite, ou encore que les uns ont les prémices (Cf. Rm. 8,23) et que les autres en sont remplis (Cf. Ac. 2,4 ou 4,8 ou 6,3 etc.), ne considère pas que l’Esprit se divise, change ou s’altère, mais crois, comme nous l’avons dit, qu’il est immuable, invariable et tout puissant. C’est pourquoi, dans ces énergies, il demeure ce qu’il est, et il assure divinement à chacun ce qui lui est nécessaire. Comme le soleil en effet, il se répand pleinement sur les baptisés. Mais chacun d’entre nous est illuminé dans la mesure où il déteste et dissipe les passions qui l’enténèbrent. Dans la mesure où il les aime et s’y attache, il demeure dans les ténèbres.
119. Celui qui déteste les passions en supprime les causes. Mais celui qui est attaché à leurs causes sera combattu malgré lui par les passions.
120. Quand nous sommes travaillés par des pensées mauvaises, prenons-nous en à nous-mêmes, et non au péché de notre premier père.
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