La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 168

129. Le maître est tenu de dire au disciple ce qu’il doit faire, et de lui montrer où mèneront ses fautes s’il n’écoute pas.

130. Celui qui a été offensé par quelqu’un et ne réclame pas son dû à l’offenseur, par là-même s’en remet au Christ. Il recevra le centuple dans le siècle présent, et il héritera la vie éternelle (Cf. Mc 10,30).

131. Le souvenir de Dieu est la peine que se donne le cœur pour la piété. Mais tous ceux qui oublient Dieu se livrent au plaisir et sont insensibles.

132. Ne dis pas que l’impassible ne peut pas être affligé. Car s’il ne l’est pas pour lui-même, il doit l’être pour son prochain.

133. Quand l’ennemi garde de nombreux écrits par lesquels reconnaît ses dettes celui qui a oublié ses péchés, il oblige son débiteur à les commettre dans sa mémoire, en profitant normalement de la loi du péché.

134. Si tu veux te souvenir continuellement de Dieu, ne rejette pas les épreuves, comme si elles étaient injustes, mais supporte-les, comme s’il était juste qu’elles te soient envoyées. Car la patience, en tout évènement, réveille le souvenir. Mais le refus amoindrit la mémoire intelligente du cœur, et par relâchement suscite l’oubli.

135. Si tu veux que tes péchés soient couverts devant le Seigneur (Cf. Ps. 31(32),1), n’expose pas devant les hommes ta vertu, si tu en as. Car ce que nous faisons pour nos vertus, Dieu le fera pour nos péchés.

136. Si tu caches ta vertu, ne t’enorgueillis pas, comme si tu accomplissais toute justice. Car la justice n’est pas seulement de cacher le bien, mais encore de ne plus du tout concevoir ce qui est défendu.