La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 374-375

13. Celui qui aime Dieu ne peut pas ne pas aimer tout homme comme lui-même, quand bien même il a du mal à supporter les passions de ceux qui ne sont pas encore purifiés. Aussi, devant leur redressement, se réjouit-il d’une joie débordante et indicible.

14. Impure est l’âme [l’âme passionnée] pleine de pensées mauvaises, de convoitises et de haine.

15. Celui qui voit dans son cœur une trace de haine envers un homme  quel qu’il soit, pour une offense quelle qu’elle soit, est tout à fait étranger à l’amour de Dieu. Car l’amour de Dieu ne supporte absolument pas la haine de l’homme.

16. « Celui qui m’aime, dit le Seigneur, observera mes commandements (Jn 14,15.23). Or tel est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres » (Jn 15,12). Donc, celui qui n’aime pas son prochain n’observe pas le commandement. Et celui qui n’observe pas le commandement ne saurait aimer le Seigneur.

17. Bienheureux l’homme qui peut aimer tous les hommes également.

18. Bienheureux l’homme qui ne s’attache à rien de ce qui est corruptible ou passager.

19. Bienheureuse l’intelligence qui a dépassé tous les êtres et ne cesse d’avoir ses délices dans la beauté de Dieu.

20. Celui qui prend soin de la chair pour en satisfaire la convoitise (Cf. Rom. 13,4) et qui, pour des choses qui passent, en veut à son prochain, un tel homme adore la créature au lieu du Créature (Cf. Rom. 1,25).