Le Grand Carême, P. Alexandre Schmemann, éditions abbaye de Bellefontaine 1974 (spiritualité orientale n° 13), p.14

C’est la liturgie de l’Église qui, dès l’origine, et encore maintenant, nous introduit, nous fait communier à la vie nouvelle du Royaume. C’est à travers sa vie liturgique que l’Église nous révèle quelque chose de ce que « l’oreille n’a pas entendu, que l’œil n’a point vu et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, mais que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment ». 

Et au centre de cette vie liturgique, comme son cœur et son sommet, comme le soleil dont les rayons pénètrent partout, se trouve Pâques.

C’est la porte ouverte chaque année sur la splendeur du Royaume du Christ, l’avant-goût de la joie éternelle qui nous attend, la gloire de la victoire qui déjà, bien qu’invisiblement, remplit toute la création : « La mort n’est plus ! ».

Toute la liturgie de l’Église est ordonnée autour de Pâques, et, ainsi, l’année liturgique, c’est-à-dire la succession des saisons et des fêtes, devient un voyage, un pèlerinage vers la Pâque, vers la « Fin » qui est en même temps le « Commencement » : fin de ce qui est vieux, commencement de la vie nouvelle, un « passage » constant de ce monde » au Royaume déjà révélé en Christ.