Homélies sur l’évangile de Marc, n°2B ; PL 2, 137 (trad. cf SC 494, p. 105)

Jésus s’est rendu donc à la synagogue de Capharnaüm le jour du sabbat et il s’est mis à enseigner… « Et il enseignait avec autorité, et non pas comme les scribes. » Il ne disait pas, par exemple : « Parole du Seigneur » ou bien encore : « Ainsi s’exprime celui qui m’a envoyé ». Non, Jésus parlait en son propre nom : c’était lui qui avait parlé jadis par la voix des prophètes.

C’est déjà bien de pouvoir dire, en s’appuyant sur un texte, « Il est écrit » ou de dire : « Parole du Seigneur ». Mais c’est tout autre chose de pouvoir affirmer : « En vérité, je vous le déclare »… Comment oses-tu dire : « En vérité, moi, je vous le déclare », si tu n’es pas celui-là qui autrefois a donné la Loi ? Personne n’ose changer la Loi, sinon le roi en personne…

« Les gens étaient frappés par son enseignement. » Qu’est-ce donc qu’il enseignait de si nouveau ? Que disait-il de si neuf ? Il ne faisait que redire ce qu’il avait dit par les prophètes. Mais les gens étaient frappés, car il n’enseignait pas selon la méthode des scribes. Il enseignait comme ayant lui-même autorité : non en rabbi mais en Seigneur.

Il ne parlait pas en se référant à un plus grand que lui. Non, la parole qu’il disait était la sienne ; il parlait ainsi parce que celui qu’il avait annoncé par les prophètes disait maintenant de vive voix : « Moi qui vous parlais, me voici ! » (Is 52,6)