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Correspondance – Éditions de Solesmes
375 – Demande du même: Tu m’as dit un jour que, pour l’interrogation à propos des pensées ou sur les choses elles-mêmes, la liberté est bonne. Dis-moi donc en quoi consiste la liberté de l’interrogation.
Réponse de saint Jean : La liberté quant aux pensées, c’est, pour celui qui interroge, de découvrir complètement la pensée à celui qu’il interroge, de n’en rien cacher, ne de la déguiser en quoi que ce soit par honte, ni de la mettre au compte d’un autre mais à son propre compte, comme il en est bien ainsi. Car cela nuit plutôt de la déguiser.
Correspondance – Éditions de Solesmes
368 – Demande du même: Dans quelles dispositions doit-on être quand on interroge les Pères ? Faut-il immanquablement accomplir toutes les réponses qu’ils donnent ?
Réponse de saint Jean: Non pas toutes, mais celles qui sont données sous forme de commandement. Car autre chose est un simple conseil selon Dieu et autre chose un commandement. Le conseil est une directive sans obligation, qui montre à l’homme le droit chemin de la vie, tandis que le commandement se présente comme un joug inviolable.
Correspondance – Éditions de Solesmes
366 – Demande du même: Faut-il prier trois fois à divers moments ou à la même heure ? Car il arrive que l’affaire ne supporte pas de délai.
Réponse de saint Jean : Si tu as du temps devant toi, prie trois fois, trois jours différents. Mais s’il y a urgence, prends modèle sur le Sauveur qui, à l’heure où il était livré – ce qui était bien dur à porter – s’écarta à trois reprises et fit la même prière (Mt. 26,44). Et si apparemment il n’a pas été exaucé, puisqu’il fallait que s’accomplît nécessairement le plan divin, c’est pour nous apprendre par là à ne pas nous attrister quand nous prions et que nous ne sommes pas exaucés dans l’immédiat; car il sait mieux que nous ce qui nous convient. Ne renonçons pas non plus à l’action de grâces, et nous serons sauvés.
Correspondance – Éditions de Solesmes
365 – Demande: Mon maître, combien de fois faut-il prier, pour que la pensée reçoive cette inspiration ?
Réponse de saint Jean : Quand tu ne peux interroger le Vieillard [ou l’Ancien], il faut prier trois fois pour toute affaire, observer ensuite vers quoi penche le cœur, ne fût-ce que d’un cheveu, et le faire. Car l’inspiration est claire, et elle est tout à fait perceptible au cœur.
Correspondance – Éditions de Solesmes
363 – Demande: Est ce que il faut ou non interroger une seconde fois le même sur le même sujet ? Car je sais, Père, que parfois j’ai interrogé un Vieillard sur une pensée et je me suis entendu dire de ne pas faire telle chose; et après cela, l’interrogeant de nouveau sur la même pensée, j’ai reçu alors l’ordre de faire la chose en question. Pourquoi cela ?
Réponse de saint Jean : Frère, « les jugements de Dieu sont un abîme profond » (Ps 35,7). Dieu met dans la bouche de celui qui parle selon ce qui est dans le cœur de celui qui l’interroge, soit pour éprouver celui -ci, soit parce que son cœur a changé et qu’il mérite d’entendre autre chose, soit que d’autres, impliqués dans la même affaire, aient changé et que Dieu, à cause d’eux, parle autrement que la première fois par son saint. Lire le reste de cette entrée »
Correspondance – Éditions de Solesmes
362 – Demande: Et si la pensée continue de tracasser quelqu’un après la réponse des Pères ?
Réponse de saint Jean : Si la pensée continue à tracasser celui qui a interrogé, ce n’est pas sans cause, mais manifestement parce que, après avoir reçu la réponse, il n’a pas fait simplement et avec soin ce qui lui avait été commandé. Il doit réparer la faute et faire exactement ce qui lui a été dit. Car Dieu ne ment pas, lui qui parle dans ses saints.
Correspondance – Éditions de Solesmes
361 – Demande: Dis-moi, Père, qui faut-il interroger au sujet des pensées, et faut-il sur les mêmes pensées en interroger un second ?
Réponse de saint Jean : Il faut interroger celui en qui tu as confiance et que tu sais pouvoir porter les pensées, et te fier à lui comme à Dieu. Quant à en interroger un autre sur les mêmes pensées, c’est preuve de défiance et tenter Dieu. Car si tu tiens que Dieu a parlé par son saint, à quoi bon en faire la contre-épreuve ? Ou à quoi bon mettre Dieu à l’épreuve, en posant à un autre la même question ?
Correspondance – Éditions de Solesmes
384 – Demande: Si je recours aux saints pour une maladie de l’âme ou du corps, en croyant que la guérison sera immédiate, en sera-t-il ainsi, même si la guérison immédiate ne m’est pas utile ?
Réponse: Il n’est pas bon en tout cas de prendre l’initiative de demander d’être guéri d’une maladie, lorsque tu ignores si cela te sera utile, mais il faut abandonner la chose à celui qui a dit: « Votre Père qui est dans les cieux sait ce dont vous avez besoin avant que vous le lui demandiez » (Mt.6,8). Prie donc Dieu en ces termes: « Seigneur, je suis dans tes mains, aie pitié de moi selon ta volonté. Si cela m’est utile, hâte-toi de me guérir. » Demande aussi aux saints de faire la même prière, et crois sans le moindre doute, que Dieu fera ce qui t’est utile. Rends-lui grâces en toutes choses, te rappelant le précepte de l’Apôtre: « En tout rendez-grâces » (1Th.5,18), et tu t’en trouveras bien d’âme et de corps.
Correspondance – Éditions de Solesmes
387 – Demande: La foi de quelqu’un peut-elle être utile à un autre qui n’a pas la foi, comme le fut au paralytique la foi de ceux qui le portaient (Mc.2,3-5) ?
Réponse: Si le paralytique n’avait pas eu de foi, il ne se serait pas laissé porter et descendre; ainsi c’est sa foi à lui qui l’a sauvé avec celle de ses porteurs. Rien n’est utile à l’homme, s’il n’y met de la foi en Dieu. N’allègue donc pas comme prétexte, pour ne rien faire, que tu jettes sur autrui tout ton fardeau. Car Jérémie qui croyait fermement que Dieu aurait pitié du peuple, priait pour lui. Mais parce que le peuple ne partageait pas sa foi, il ne fut pas exaucé (Jr.11,4). Où était donc la foi du Prophète ? Ne l’avait-il pas comme ceux qui portaient le paralytique ? Très certainement la faute en était au peuple. Il en est donc ainsi dans les cas semblables. Car ce n’est pas en vain qu’il est dit: « La prière soutenue du juste peut obtenir beaucoup de choses » (Jc.5,16).
Correspondance – Éditions de Solesmes
642 – Demande: Dis-moi, Père, si la fin du monde est fixée par un destin ?
Réponse: Très certainement le monde aura une fin ; mais s’il se trouve que Dieu est content de nous, il prolongera le temps, car il est dit : « La justice prolonge les jours, les années des impies au contraire sont écourtées » (Pr. 10,27). On appelle aussi destin le décret de Dieu concernant la vie des hommes. Aux apôtres qui l’interrogeaient, le Seigneur a dit en effet: « Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Ac 1,7).
Correspondance – Éditions de Solesmes
641 –Demande: Si, après avoir vécu dans la négligence, on est sur le point de mourir et qu’on promet à Dieu de s’efforcer de lui plaire, obtiendra-t-on un prolongement de vie ?
Réponse: Dieu connaît les coeurs et il regarde leur droiture. S’il voit donc qu’on veut vraiment se convertir de toute son âme, il accorde un supplément de vie. Il est dit en effet : « Que le Seigneur te donne selon ton coeur » (Ps. 19,5), car ce que Dieu veut, c’est le salut des hommes, ainsi qu’il l’a dit lui-même : « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ez.18,23). Dirigeons donc nos coeurs vers Lui, « jetons sur Lui tous nos soucis » (1P. 5,7), et Lui nous fera mener à bonne fin ce qui est utile à notre salut.
Correspondance – Éditions de Solesmes
638 –Demande: Mais alors, si l’on fait une bonne œuvre par crainte de la mort, cela ne sert-il pas au salut ?
Réponse: Ce n’est pas la même chose de se sauver par contrainte ou de propos délibéré; cependant il vaut mieux se sauver par contrainte que de ne rien faire du tout; car c’est perdre son âme que de ne rien faire tant que nous sommes maîtres de nous-mêmes. Connaissant donc l’alternative, conduis-toi comme un sage et non comme les vierges folles qui ont été exclues de la noce pour n’avoir pas eu le fruit de la miséricorde et de la bienfaisance (Mt. 25, 1-12).
Correspondance – Éditions de Solesmes
637 – Un pieux laïc, malade, demanda au Vieillard Jean, s’il allait survivre ou mourir ? Et le Vieillard lui répondit ceci :
Si je te dis que tu vas mourir, c’est comme contraint que tu feras ton salut. Car, te voyant au bord de la mort, c’est pour ainsi dire de force que tu abandonneras tes soucis matériels. Tandis que si, t’attendant à vivre encore longtemps, l’idée te vient de faire ton salut, et que tu orientes ainsi tes pensées vers le bien, même si tu meurs bientôt, tu feras ton salut délibérément et non par contrainte.
Correspondance – Éditions de Solesmes
578 – Demande: Quand les frères sont bénis par moi, dois-je leur donner la main ou non ? L’idée me vient aussi de leur caresser la tête ? Est-ce bien ?
Réponse: Quand tu bénis, donne la main et dis-leur: Considérez que Dieu agira avec vous selon votre foi et non par conséquent selon la complaisance humaine. Car le Seigneur lui-même a dit: « Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète, recevra une récompense de prophète; qui reçoit un juste en qualité de juste, recevra une récompense de juste » (Mt. 10,41). Si donc quelqu’un est prophète et juste, mais qu’on ne le recoive pas comme prophète et juste, on n’a pas de récompense. Si au contraire ce n’est ni un prophète ni un juste, et qu’on le reçoive comme prophète et juste, on recevra la récompense de prophète et de juste. D’autre part il ne faut pas leur caresser la tête, car c’est un geste de complaisance humaine.
Correspondance – Éditions de Solesmes
212 – Demande du même prêtre au même Vieillard: Lorsque je donne au corps plus que le nécessaire, il ne se prête pas bien à la liturgie, mais en revanche, si je le restreins, je crains qu’il ne défaille complètement; que dois-je donc faire à ce sujet ? Et pour la sainte communion, comme je veux communier chaque jour, si je trouve insupportable de me faire monter la sainte communion à moi pécheur, ne dois-je pas descendre pour communier ? Mais comment alors sauvegarder ma retraite ?
J’ai dit précédemment à ta charité, réponds le Vieillard, les paroles de Jean au Sauveur et tu m’écris encore une fois, à moi insensé et ignorant ? Mais si Jean finalement n’a pas refusé, que suis-je, moi, pour avoir le dédain de refuser ? Je te dis donc la vérité: Je ne suis rien et je ne sais rien, mais par obéïssance, ce que j’ai dans mon coeur, je le dis. Et je ne prétends pas qu’il en soit exactement ainsi, mais ce que j’ai, je le dis: Dieu ne demande pas au malade une liturgie corporelle, mais une liturgie spirituelle, c’est à dire la prière. Il est dit en effet: « Priez sans cesse » (1Th.5,17).
Correspondance – Éditions de Solesmes
211 – Un jour, l’un des Pères, prêtre, qui s’était beaucoup fatigué dans les déserts et qui voulait finalement vivre dans la retraite au monastère, demanda au Vieillard (Saint Jean de Gaza) comment il fallait commencer cette vie de retraite. Il reçut cette réponse:
Jean Baptiste a dit à notre Maître, le Christ-Dieu: « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par Toi, et c’est Toi qui viens à moi? » (Mt.3,14). Cependant ta charité a bien fait de nous donner une leçon d’humilité, pour qu’ainsi nous soyons remplis de confusion et que nous disions nos passions. « Car sans contredit c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur » (He.7,7). C’est donc toi qui dois me soigner, car toi, tu es prêtre, ministre sacré de Dieu et médecin spirituel, celui qui est appelé à oindre d’huile les malades, qui les guérit de leur maladie corporelle, tout en leur accordant avec l’onction la rémission des péchés (Jc.5,14-15). Lire le reste de cette entrée »
Correspondance – Éditions de Solesmes
788 – Un prêtre, élu évêque par ses concitoyens, fit demander au Vieillard (Saint Jean de Gaza) si Dieu voulait qu’il le fût. Il reçut cette réponse:
Frère, ta demande me dépasse, car je suis le dernier des hommes et je n’ai pas atteint ce sommet. Cependant tu délaisses l’Apôtre et tu m’interroges, moi qui n’ai même pas encore entrepris d’être moine. Que dit donc l’Apôtre: « Celui qui aspire à l’épiscopat désire une noble tâche. L’évêque doit donc être irréprochable, etc. » (1Tm 3,2). Mais puisque l’Ecriture dit de la part de Dieu aux fils d’Israël: « Si vous interrogez en mon nom un faux prophète et que vous êtes dignes d’entendre la vérité, je mettrai dans la bouche du faux prophète une parole vraie pour vous la dire », moi aussi je vais te dire: « Si tu as bien orné ta demeure et préparé ton coeur à recevoir ce parfum à la si bonne odeur (2Co 2,15), conformément à l’enseignement de l’Apôtre, cela t’as été préparé par Dieu, car il ne ment pas, celui qui dit: « Que le Seigneur te donne selon ton coeur » (Ps 19,5).
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