Vie de sainte Macrine, 23-25 ; SC 178 (trad. SC p. 217s) ; Phos hilaron
Le soleil s’inclinait vers le couchant. Mais la ferveur de ma sœur Macrine ne fléchissait pas ; plus elle s’approchait du départ, plus elle se hâtait d’aller vers son bien-aimé… Elle ne s’adressait plus à nous qui étions présents, mais à celui-là seul vers qui elle tenait les yeux incessamment fixés… : «C’est toi, Seigneur, qui as abrogé pour nous la crainte de la mort. C’est toi qui pour nous as fait du terme de la vie d’ici-bas le commencement de la vie véritable. C’est toi qui pour un temps laisses nos corps se reposer pour une dormition, et qui les réveilles à nouveau ‘ au son de la trompette ‘. C’est toi qui donnes à la terre notre glaise en dépôt, celle que tu as façonnée de tes mains, et c’est toi qui fais revivre à nouveau ce que tu lui as donné, en transformant par l’immortalité et la beauté ce qui en nous est mortel et difforme…
Dieu éternel, ‘ vers toi je me suis élancée dès le sein de ma mère ‘. Toi que mon âme a aimé de toute sa force, à qui j’ai consacré ma chair et mon âme depuis ma jeunesse, mets auprès de moi un ange lumineux qui me conduise par la main au lieu du rafraîchissement, là où se trouve ‘ l’eau du repos ‘, dans le sein des saints patriarches. Toi qui as…rendu au paradis l’homme crucifié avec toi et qui s’était confié à ta miséricorde, de moi aussi ‘ souviens-toi dans ton royaume ‘, car moi aussi j’ai été crucifiée avec toi… Que je sois trouvée devant ta face ‘ sans tache ni ride ‘ ; que mon âme entre tes mains soit accueillie…’comme un encens devant ta face ‘ »…
Là–dessus, comme le soir était venu, quelqu’un apporta une lampe. Macrine alors ouvrit les yeux et dirigea son regard vers sa lueur, manifestant son désir de dire la prière d’action de grâces de la lampe. Mais la voix lui manqua… ; elle eut un profond soupir et cessa tout à la fois sa prière et sa vie.
« Lumière joyeuse de la sainte gloire du Père céleste, immortel, saint et bienheureux Jésus Christ. Parvenus au déclin du soleil, contemplant la clarté du soir, nous chantons le Père, le Fils et le Saint Esprit de Dieu. Tu es digne d’être toujours chanté pas des voix sanctifiées, Fils de Dieu qui donnes la vie. Tout l’univers te rend gloire ! » (l’hymne d’action de grâces pour la lampe dans les vêpres byzantines)
(Références bibliques : 1Co 15,52; Gn 2,7; Ps 21,11; 22,2 Lc 16,22; 23,42; Ep 5,27; Ps 140,2)
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