Nicolas Cabasilas, la Vie en Christ, Daniel Coffigny – Editions du Cerf 1993, p.232-233
En ces deux genres de tristesse, à cause de nos péchés : l’une restaure et l’autre ruine ceux qui s’en affligent ; nous avons de bons témoins : le bienheureux Pierre dans le premier, et le criminel Judas dans le second.
Le regret du premier le rétablit en grâce : après ses pleurs amers, il était tout autant uni à Christ qu’avant son péché.
La tristesse de Judas le mena à la pendaison. Il s’en alla, chargé de fers, à l’heure de la délivrance commune. Il désespéra, lui seul, d’être lavé, au moment où était versé le sang qui purifie le monde entier. Connaissant par avance les effets de ces deux types : la première nous est bénéfique et la seconde nuisible.
En péchant, nous faisons tort à Dieu et à nous-mêmes.
Il n’y a donc aucun dommage pour nous à regretter notre ingratitude envers le Maître. C’est, en réalité, ce qu’il faut faire. Mais quand on a une haute idée de soi-même et que nous la voyons réfutée par nos actes, parce que nous avons failli à notre devoir, nous sommes navrés : la tristesse nous accable et un lourd remords oppresse notre cœur.
La vie nous semble intolérable, après notre chute en de tels désastres. Il faut absolument repousser ce genre de regret, qui de toute évidence nourrit en nous la mort. Cette tristesse est le fait d’une estime exagérée de soi.
L’autre sorte de regret vient de notre amour pour notre Maître, car nous Le reconnaissons clairement comme notre bienfaiteur… L’orgueil est un mal, de même la douleur qui nous arrive par lui. Il en va autrement de l’amour, digne d’éloge, que nous portons à Christ.


















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