
Maria P. nous propose d’accompagner le saint carême de la Nativité de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ par un récit condensé de la vie d’un saint par jour. Les saints sont nos compagnons de lutte et nos intercesseurs dans cette vie et dans celle à venir. Goûtez au fruit de la sainteté !
5 décembre : Saint Sabas le Sanctifié, né en 439 en Cappadoce, a dès son plus jeune âge consacré sa vie à Dieu en rejoignant un monastère à Flaviana située non loin de chez lui. Malgré les tentatives de sa famille pour le dissuader, il persévéra et s’initia rapidement à toutes les observances monastiques, en particulier à la tempérance et à la récitation par cœur du Psautier.
À l’âge de 17 ans, Sabas partit pour Jérusalem attiré par la renommée du vénérable Euthyme (mémoire le 20 janvier). Il le supplia en pleurant de le compter parmi ses disciples; mais le saint vieillard l’envoya d’abord au Monastère de Saint Théoctiste (mémoire le 13 septembre) pour le préparer. Modèle d’humilité et de renoncement à sa volonté, Sabas consacra, sous la direction de Théoctiste, tous ses jours au service des frères et passa ses nuits à glorifier Dieu. Il était si parfait dans toutes les vertus que Saint Euthyme le nommait : «L’enfant-vieillard».
Après des années de vie monastique stricte, il se retira dans le désert pour vivre en ermite et affronter les tentations du diable. Il y passa cinq ans dans la contemplation puis, assuré par Dieu que le temps était venu, il commença à accepter des disciples. Il procura à chacun une cellule dans une des nombreuses cavernes des alentours et leur enseigna par l’expérience l’art de la vie solitaire. Il fonda plusieurs monastères dont la Grande Laure, un monastère où des dizaines de disciples vinrent apprendre la vie ascétique sous sa guidance.
La Laure de Saint-Sabas, devenue par la suite monastère cénobitique, tint une place de premier plan dans l’histoire du monachisme et de l’église de Palestine. Un grand nombre de saints y fleurirent : saint Jean Damascène, saint Cosmas de Meiouma, saint Étienne, saint André de Crète, etc. C’est là que s’est développé et fixé le typikon qui règle encore nos offices liturgiques, et qu’a été rédigée une partie importante de nos hymnes.
Saint Sabas devint un modèle pour les moines de Palestine et de toute l’Église. En 512, il fut envoyé à Constantinople pour défendre la foi orthodoxe face aux hérétiques monophysites. Puis, en 531, à la suite de la sanglante révolte des Samaritains, le vieillard fut à nouveau envoyé à Constantinople, auprès du pieux Justinien (527-565), afin d’obtenir son aide et sa protection. En retour, il prophétisa à l’empereur la reconquête de Rome et de l’Afrique, ainsi que la victoire définitive sur le monophysisme, le nestorianisme et l’origénisme, qui devait faire la gloire de son règne.
Ce redoutable ennemi des démons était plein de douceur et d’effacement à l’égard des hommes. C’est ainsi que, lorsque par deux fois certains de ses moines se révoltèrent, le saint vieillard se retira de lui-même, sans chercher à se justifier ou à imposer son autorité.
Agé de 94 ans, il tomba bientôt malade et s’endormit paisiblement dans le Seigneur, le dimanche 5 décembre 532. Son corps, miraculeusement conservé incorrompu, fut d’abord déposé dans la Laure, en présence d’une foule immense de moines et de laïcs. Transféré à Venise au temps des croisades, il fut restitué récemment (26 octobre 1965) à son monastère.


















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