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Maria P. nous propose d’accompagner le saint carême de la Nativité de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ par un récit condensé de la vie d’un saint par jour. Les saints sont nos compagnons de lutte et nos intercesseurs dans cette vie et dans celle à venir. Goûtez au fruit de la sainteté !

7 décembre : Saint Ambroise est né à Trèves en 349 dans une famille romaine noble et convertie au christianisme. Dès son enfance, des signes de sa future éloquence et et de sa sainteté apparurent.

Ambroise devint gouverneur de la région de Milan, sa douceur et sa sagesse lui valurent l’admiration du peuple. Le préfet Probus lui dit même, sans savoir qu’il prononçait une prophétie: «Va et gouverne plutôt en évêque qu’en juge», voulant par là l’exhorter à la compassion et à la miséricorde.

En 373, alors que les tensions entre orthodoxes et ariens divisaient l’Église, le peuple réclama Ambroise comme évêque pour Milan, bien qu’il ne fût encore que catéchumène. Après son baptême, il accepta ce rôle avec humilité, se consacrant à la prière, la charité et la défense de l’orthodoxie. Il devint un fervent défenseur de la foi chrétienne contre l’hérésie arienne, soutenant les décisions des conciles œcuméniques et influençant les dirigeants de son temps.

Infatigable dans ses écrits et ses sermons, l’évêque de Milan se montra pendant 25 ans le champion de l’Orthodoxie en Occident, après Saint Hilaire. Pressé par sa mère arienne, Justine, le jeune Valentinien II intima un jour au prélat l’ordre de livrer son église. «Allez dire à votre maître, répondit Ambroise aux envoyés de l’empereur, qu’un évêque ne livrera jamais le temple de Dieu! » Il s’enferma alors dans l’église, entouré du peuple décidé à mourir avec lui. Du Dimanche des Palmes au Jeudi Saint, ils résistèrent ainsi aux troupes qui avaient investi l’église, n’ayant pour seules armes que la prédication enflammée de leur pasteur, le chant des Psaumes et des hymnes.

Ambroise marqua aussi l’Église par son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Il n’hésita pas à excommunier l’empereur Théodose pour avoir ordonné un massacre, montrant ainsi la primauté de l’autorité spirituelle. Le souverain, devant lequel tremblait l’univers, se retira alors en pleurant dans son palais et se soumit avec humilité à la pénitence publique. Le jour de la Nativité, il s’approcha à nouveau de la Sainte Église, se prosterna à terre aux pieds d’Ambroise, baignant le sol de ses larmes et suppliant d’être à nouveau jugé digne de la participation aux Saints Mystères.

Défenseur ardent de la Foi, il détourna aussi un grand nombre de païens des ténèbres et les initia aux Mystères du Christianisme, tant par ses sermons publics que par ses entretiens privés. Le plus célèbre de ses disciples est Saint Augustin (mémoire le 15 juin) qui, grâce à l’évêque de Milan, put se détourner du manichéisme et entrer définitivement dans l’Église.

Saint Ambroise s’endormit dans la paix du Christ le 4 avril 397, deux ans après son impérial ami et disciple Théodose, dont il avait prononcé l’éloge funèbre. Son corps repose jusqu’à aujourd’hui dans la basilique de Milan.