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Maria P. nous propose d’accompagner le saint carême de la Nativité de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ par un récit condensé de la vie d’un saint par jour. Les saints sont nos compagnons de lutte et nos intercesseurs dans cette vie et dans celle à venir. Goûtez au fruit de la sainteté !

11 décembre : Saint Daniel le Stylite est né dans un petit village de Syrie. Sa mère, longtemps stérile, l’avait conçu après avoir prié Dieu avec ferveur. À l’âge de cinq ans, ses parents le consacrèrent à Dieu et, après plusieurs tentatives, il rejoignit un monastère à douze ans.

Il fit de tels progrès dans la voie de Dieu et montra une telle ardeur aux combats de la vertu, qu’au bout de peu de temps, le supérieur le tonsura et le revêtit de l’habit angélique, en présence de ses parents au comble de la joie.

Un jour, Daniel voyagea avec son supérieur pour rencontrer saint Syméon le Stylite qui menait un combat si peu commun attirant l’admiration des uns et les critiques des autres. Parvenus aux pieds de la colonne du Saint, le spectacle d’un combat si héroïque mené pour le Christ et le rayonnement de la charité du grand Ancien frappa de stupeur tous ceux qui avaient mis en doute sa sainteté.

Daniel fut le seul à surmonter la crainte qui paralysait tous les Higoumènes qui l’accompagnaient, et, au moyen d’une échelle, il monta prendre la bénédiction du Saint qui lui dit: «Courage, Daniel, prends force et patience, car tu auras à supporter pour Dieu bien des fatigues. Mais j’ai confiance dans le Seigneur que je sers, qu’Il te fortifiera et se fera ton compagnon de route».

Après la mort de son supérieur, Daniel, alors âgé de 37 ans, fut désigné comme abbé, mais il choisit de mener une vie d’ermite à Constantinople, dans un temple abandonné qu’il purifia par ses prières.

A 51 ans, inspiré par saint Syméon qu’il vit dans un songe au sommet d’une immense colonne de nuée, Daniel décida de sortir du temple pour suivre son exemple. Exposé devant les hommes et les Anges comme le Christ sur la Croix, Daniel resta immobile, ne vivant que pour le ciel. En retour, Dieu utilisa sa colonne comme un canal déversant à profusion Sa grâce sur les fidèles. Miracles, signes, guérisons, paroles de salut et de sagesse céleste attirèrent bientôt auprès du solitaire un grand nombre de visiteurs.

Devant une telle renommée, le pieux empereur Léon pressa l’Archevêque Gennade (458-471) d’ordonner prêtre l’homme de Dieu, malgré ses réticences. Mais une fois le hiérarque et sa suite sur les lieux, Daniel, devinant leur projet, ne les laissa pas monter jusqu’à lui. Gennade prononça alors la prière d’ordination à distance, demandant au Christ d’imposer d’en-haut invisiblement la main sur son disciple, pendant que la foule criait : «Il est digne! » Daniel finit par céder et ordonna qu’on pose l’échelle pour que l’Évêque monte vers lui. Après s’être embrassés, ils reçurent tous deux l’un de l’autre la Sainte Communion, entre le ciel et la terre.

Daniel  joua un rôle dans des affaires politiques et spirituelles. A maintes occasions, l’homme de Dieu mit son esprit prophétique, sa sagesse et le pouvoir de sa prière au service du bon droit et de la justice. Il défendit fermement la Foi Orthodoxe contre les hérétiques et, malgré sa renommée, il resta humble, attribuant ses miracles à Dieu.

Après une vie d’ascèse et de prière, il s’endormit paisiblement à l’âge de 84 ans, le 11 décembre 493, après trente-trois ans sur sa colonne.