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Maria P. nous propose d’accompagner le saint carême de la Nativité de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ par un récit condensé de la vie d’un saint par jour. Les saints sont nos compagnons de lutte et nos intercesseurs dans cette vie et dans celle à venir. Goûtez au fruit de la sainteté !

12 décembre : Saint Spyridon vivait simplement comme berger sur l’île de Chypre au IVe siècle. Bien qu’il ait été peu éduqué, sa vie était exemplaire en amour, générosité et hospitalité. Il accueillait chacun comme le Christ Lui-même, partageant sans réserve ses biens. Après la mort de son épouse, il se dévoua entièrement à la prière et à la vertu.

Devenu évêque de Trimythonte, il continua sa vie humble, aidant les pauvres et accomplissant des miracles. Un jour, il fit, par sa prière, tomber la pluie pour sauver l’île de la sécheresse. Un autre, il redistribua les grains des riches avares et partagea équitablement entre les habitants les produits de la terre.

Vivant par les saintes vertus et le Christ agissant en lui par le Saint-Esprit, Spyridon acquit aussi le pouvoir sur la mort elle-même. Ainsi, il ressuscita un enfant pour consoler une mère qui avait déposé le corps à ses pieds. Cependant, quand son enfant unique Irène vint à mourir elle aussi, saint Spiridon ne chercha pas à obtenir une consolation humaine pour lui-même et ne demanda pas au Seigneur de ressusciter sa fille bien-aimée.

st-s-14Sa simplicité et son humilité impressionnaient, même dans les débats théologiques, comme au Concile de Nicée, où il défendit la foi chrétienne avec des paroles inspirées contre un philosophe arien enflé de vain orgueil, malgré les réticences des autres Pères le sachant pur et vertueux mais sans grande instruction. Le Saint, bien déterminé, affirma avec calme et simplicité : « Trois sont les personnes de la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Un est Dieu. L’intelligence humaine est trop petite pour comprendre l’immensité de la Divinité. »

Puis s’adressant au philosophe, il lui dit : Veux-tu maintenant voir ce que tu ne peux saisir intellectuellement ? Regarde, poursuit-il en sortant une tuile de sa poche. Si je te demande combien d’objets je tiens dans la main, tu me répondras : un seul. Et pourtant, voici la preuve que ce que tu crois être un ne l’est pas ». Faisant alors le Signe de croix, il dit : « Au nom du Père » et à ces mots, à la stupéfaction générale une flamme s’éleva, de la tuile qu’il tenait dans sa main, vers le ciel ; la flamme qui avait cuit la tuile. Le saint, rempli de la Grâce de Dieu, continua humblement : « Et du Fils »… de l’eau s’échappa de la tuile et tomba à terre… « Et du Saint Esprit ». Dans la main du saint, il ne resta plus que la terre. « Trois », dit-il, « étaient les éléments qui composaient cette tuile et pourtant, ils ne faisaient qu’un. Ainsi en est-il de la Sainte Trinité ».

Le fameux philosophe resta un temps sans voix, puis il dit à saint Spyridon : « Je crois et je confesse, saint homme, tout ce que tu as dit ». Et s’adressant à Arius et à ses amis, il les incita à faire de même. Ainsi le Concile se termina dans la joie pour les Pères de l’Église, à la grande confusion des Ariens.

Et quand l’empereur Constance, fils de Constantin le grand, fit appel à lui pour le délivrer de sa maladie corporelle, saint Spiridon lui enjoignit de veiller à garder la santé de son âme par la fidélité à l’enseignement orthodoxe et par la miséricorde envers ses sujets. 

Détaché des choses de la terre et tout absorbé par l’attente des biens éternels, saint Spyridon célébrait la Sainte Liturgie et les Offices de l’Église comme s’il se trouvait déjà devant le trône de Dieu, en compagnie des Anges et des Saints. Un jour, alors qu’il célébrait dans une église isolée et négligée par les fidèles, et qu’il se retournait vers le peuple absent en disant: «Paix à tous! », son disciple entendit les voix d’une foule d’Anges répondre: «Et à ton esprit», puis continuer à accompagner le Service Divin de leurs célestes mélodies.

Saint Spyridon mourut en paix le 12 décembre 348. Ses reliques, miraculeusement intactes, se trouvent maintenant à Corfou, où il est vénéré comme protecteur de l’île, ayant accompli de nombreux miracles pour ses habitants.