Saint Païssios dans « l’Anicen Païssios de la sainte Montagne » par l’Hiéromoine Isaac – Editions L’Age d’Homme 2009, p. 232, 233 et 234.

… Lorsqu’il y avait une Divine Liturgie dans sa calyve, il demandait au prêtre ce qu’il voulait qu’il lise jusqu’à la proscomidie : les Heures, l’office d’intercession à la Mère de Dieu, l’office de préparation à la Sainte Communion ou qu’il dise la Prière de Jésus : « J’ai l’habitude de me soumettre à tout ce que veut le prêtre », disait-il. 

… En tant que disciple, il avait franchi les degrés de l’obéissance en donnant pleine satisfaction à ses Anciens. Il apprit l’obéissance par la pratique et non pas dans les livres. C’est pourquoi il pouvait comprendre et aider les autres disciples. Alors que, comme disciple, il était sévère et intraitable avec lui-même, plus tard, en tant qu’Ancien, il conseillera les autres et sera indulgent. Il avait une grande sensibilité, de la finesse et du discernement.

Il voulait que l’obéissance procède de la liberté et qu’elle soit accomplie dans la bonne humeur. Qu’elle ne soit pas formelle, extérieure et militaire, mais une soumission à la pensée de l’Ancien. Il considérait qu’elle était une guérison de toute maladie de l’âme et avant tout de l’orgueil. Il soulignait : « l’obéissance est la voie la plus rapide et la plus aisée. C’est la clef du Paradis. Par elle sont retranchés la volonté, l’égoïsme, les passions, et alors la grâce de Dieu arrive et la vie devient un Paradis. »

Il disait aussi : « Si quelqu’un est malade, qu’il obéisse au médecin et il ira bien. Si un autre est un peu benêt, qu’il obéisse et il deviendra un sage. Mais s’il est malin en diable et n’obéit pas, il ira à sa perte. » Il considérait que la pire des choses était de ne pas écouter les conseils des Anciens et de faire tout ce qui vous passe dans la tête. Il disait : « Si quelqu’un écoute sa pensée, celui-là court à sa perte, il est perdu, il cause sa ruine. »

Lorsque quelqu’un l’interrogeait, non pas pour en profiter en obéissant, mais pour arracher la permission de faire sa volonté, il interrompait la discussion infructueuse en disant : « Fais une métanie à ta pensée et fais ce que tu veux. » Lui-même se dégageait alors de toute responsabilité.

C’est pourquoi il insistait : « Les Anciens ne rendront des comptes à Dieu qu’en proportion de l’obéissance dont font preuve leurs disciples. »