Antoine le Grand – Père des Moines, Noëlle Devilliers, Spiritualité Orientale, n° 8 – Abbaye de Bellefontaine, p. 27.

« Ne craignez pas en entendant parler de vertu, ne vous étonnez pas du nom. Elle n’est pas loin de nous, elle ne se forme pas hors de nous, l’œuvre est en nous, et elle est facile, pourvu que nous voulions.

Les Grecs voyagent et passent la mer pour étudier les lettres. Nous n’avons pas besoin de voyager pour le Royaume des cieux, ni de passer la mer pour la vertu. Nous devançant, le Seigneur a dit : « le Royaume des cieux est au-dedans de vous » (Lc. 17,21).

La vertu n’a donc besoin que de notre bon vouloir, puisqu’elle est en nous et se forme de nous. Si l’âme conserve sa partie intelligente conforme à la nature, la vertu se forme. Elle est selon la nature quand elle demeure comme elle a été faite, car elle a été faite belle et droite. C’est pourquoi Josué, fils de Nun, disait au peuple en l’exhortant : « Diriger votre cœur vers le Seigneur Dieu d’Israël » (Jos. 24, 2) et Jean-Baptiste : « Rectifier vos voix » (Mt. 3,4).