La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, t.2 – p. 647
1. Si tu veux apprendre la vérité, imite l’exemple du joueur de cithare. Il tient sa tête inclinée vers le bas, et accordant l’oreille au chant, il manie le plectre. En même temps que les cordes sont touchées les unes après les autres avec art, la cithare fait se répandre la mélodie, et le citharède exulte sous cette douceur de miel.
2. Ô ouvrier de la vigne, ô toi qui aimes être à la peine, que l’exemple te soit clair, et crois. Dès lors, sobre et vigilant comme le citharède, tu trouveras aisément dans la profondeur du cœur ce que tu cherches. Car l’âme prise de fond en comble par l’amour divin ne peut pas se retourner en arrière. « Mon âme, dit le divin David, s’est attachée à toi ». (Ps. 62(63),9)
3. Je pense que la cithare, bien-aimé, c’est le cœur. Les cordes, ce sont les sens. Le plectre, c’est la réflexion de l’intelligence. Celle-ci, par la raison, anime continuellement le plectre, lequel est le souvenir de Dieu, d’où vient dans l’âme un plaisir ineffable et se reflète dans l’intelligence pure le flamboiement de la lumière divine.
4. Si nous ne fermons pas les sens du corps, l’eau jaillissante ne saurait couler en nous, cette eau que le Seigneur a donnée à la samaritaine. Elle cherchait l’eau sensible. Mais elle trouva l’eau de la vie qui jaillit au-dedans d’elle (Cf. Jn 4,14). Comme la terre, en effet, par nature garde l’eau et la répand, ainsi la terre du cœur a par nature cette eau qui jaillit et coule de source, telle la lumière du Père que par la désobéissance Adam a perdue.
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