Commentaire sur l’évangile de Jean

« Je meurs pour tous, dit le Seigneur, afin de communiquer ma vie à tous, et j’ai fait de ma chair une rançon pour la chair de tous. Car la mort sera mise à mort dans ma mort, et la nature humaine qui était tombée ressuscitera avec moi. Pour cela je suis devenu l’un d’entre vous, c’est-à-dire un homme de la descendance d’Abraham, pour ‘ me rendre semblable en tout à mes frères ’ » (He 2,17)…

En effet, ni le démon qui possédait le pouvoir de la mort, ni la mort elle-même, ne pouvaient être vaincus autrement ; il fallait que le Christ se donne pour nous, un seul en rançon pour tous ; car il était au-dessus de tous. C’est pourquoi il est dit dans les psaumes qu’il s’est offert pour nous à Dieu son Père comme une victime sans tache : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, mais tu m’as formé un corps. Tu ne demandais pas d’holocauste pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens » (Ps 39,7s; He 10,5)…

Apprenons par ses propres paroles que le Christ a offert sa chair pour la vie du monde : « Père saint, dit-il, garde-les. » Et encore : « Pour eux je me consacre moi-même » (Jn 17,11.19)… Autrement dit : « Je m’offre comme un sacrifice très pur et d’agréable odeur » (cf Gn 8,21; Ep 5,2). En effet, selon la Loi, ce qui était consacré, ce qu’on appelait sacré ou saint, c’est ce qui était apporté sur l’autel. Le Christ a donc donné son propre corps pour la vie de tous, et en retour il a implanté sa vie en nous… Lorsque ce Verbe de Dieu, sa Parole qui donne la vie, a habité dans notre chair, il l’a rétablie dans le bien qu’il avait en propre, c’est-à-dire dans la vie.