Homélie sur la Dormition (SC 80, II,19 p.175-177).

Et que dirons-nous, à notre tour au tombeau? Ta grâce est inépuisable et permanente, mais la puissance divine n’est pas limitée par les lieux, ni les bienfaits de la Mère de Dieu. S’ils se bornaient au sépulcre, le don divin n’atteindrait que peu d’hommes. Mais c’est en toutes les régions du monde qu’ils sont libéralement distribués. Ainsi donc, faisons de notre mémoire le trésor de la Théotokos. (…)

Si donc avec le corps nous purifions la mémoire, nous obtiendrons sa grâce qui viendra habiter chez nous. Elle évite toute souillure et se détourne de la fange des passions.[…] Elle repousse la vaine gloire qui se fatigue pour le néant. Elle s’oppose en adversaire au faste de la superbe. Elle déteste le souvenir des injures, cet ennemi du salut. […] Avec la pureté, la virginité, la sagesse, Elle se plaît, entretient avec elles une paix éternelle, les embrasse avec amour. Elle accueille la paix et l’esprit de douceur, elle reçoit dans ses bras comme ses enfants, la charité, la pitié, l’humilité.

Si donc nous évitons avec courage nos vices passés, si nous aimons de toute notre ardeur les vertus et que nous les prenions pour compagnes, elle multipliera ses visites auprès de ses propres serviteurs, avec, à sa suite, l’ensemble de tous les biens et elle prendra avec elle le Christ son Fils Roi et Seigneur universel qui habitera en nos cœurs.