La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 379-380

67. Toutes les autres passions se rattachent, ou bien seulement à la partie ardente ou à la partie désirante de l’âme, ou bien aussi à la partie raisonnable, comme l’oubli et l’ignorance. Mais l’acédie, qui agit sur toutes les puissances de l’âme, suscite à la fois presque toutes les passions. Aussi est-elle la plus grave de toutes. C’est bien ce que dit le Seigneur, quand il a donné le remède contre elle : « Par votre patience sauvez vos âmes. » (Lc 21,19)

68. N’offense jamais aucun de tes frères, surtout de manière déraisonnable. Ne supportant pas l’affliction, il pourrait s’en aller et tu n’éviterais jamais plus le reproche de ta conscience qui toujours, au temps de la prière, porterait en toi la tristesse et priverait de la confiance divine l’intelligence.

69. Ne t’attache pas aux soupçons ou aux hommes qui te portent à te scandaliser de certaines choses. Car ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se scandalisent des choses qui leur arrivent, qu’ils les aient voulues ou non, ignorent le chemin de la paix qui, par l’amour, mène à la connaissance de Dieu ceux qui en sont épris.

70. Il n’a pas encore l’amour parfait, celui qui est encore affecté par les caractères des hommes, qui, par exemple, aime l’un et déteste l’autre, ou qui tantôt aime, tantôt déteste le même homme pour les mêmes raisons.