La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, p. 381
81. La crainte de Dieu est double. L’une naît en nous des menaces du châtiment, et elle engendre dans l’ordre la tempérance, l’espérance en Dieu, l’impassibilité, d’où vient l’amour. L’autre est liée à cet amour. Elle porte toujours dans l’âme la piété, pour que, par la liberté de l’amour, on n’en vienne pas à mépriser Dieu.
82. L’amour parfait chasse la première crainte (Cf. I Jn 4,18), dès lors que l’âme qui possède l’amour n’a plus peur du châtiment. Mais il a toujours la seconde crainte, laquelle est liée à lui, comme il a été dit. A la première crainte s’appliquent : « Par la crainte du Seigneur tout homme se détourne du mal (Cf. Prov 15,27) », et « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse (Ps. 110(111),10) ». Et à la seconde crainte: « Rien ne manque à ceux qui le craignent (Ps. 33(34),10 ».
83. « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre, la prostitution, l’impureté, la passion, la mauvaise convoitise, la cupidité (Col 3,5) », etc. L’Apôtre a nommé « terre » le souci de la chair. Il a dit « prostitution » l’acte du péché. Il a appelé « impureté » le consentement. Il a nommé « passion » la pensée passionnée, « convoitise mauvaise » la simple acceptation de la pensée du désir. Et il a nommé « cupidité » la matière qui engendre et accroît la passion. C’est donc tous ces vices que le divin Apôtre nous a ordonné de mortifier, parce qu’ils sont les membres du souci de la chair.
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