La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, t.2 – p. 819
Aucun novice ne peut chasser une pensée, si Dieu ne la chasse pas. Ce sont les forts qui peuvent combattre et chasser les pensées. Cependant, même eux ne les chassent pas par eux-mêmes. C’est avec Dieu qu’ils les combattent et qu’ils les chassent. Toi, quand viennent les pensées, appelle souvent le Seigneur Jésus, dis sans relâche la prière, et elles s’enfuiront. Elles ne supportent pas la chaleur du cœur qui vient de la prière. La chaleur les brûle, et elles fuient.
Comme dit Jean Climaque : « Par le nom de Jésus, frappe et meurtris les ennemis » (L’Echelle Sainte, XX,7). Car notre Dieu est un feu qui consume (Cf. Dt. 4,24) la malice. Notre Seigneur, qui vient vite à notre aide, rendra aussitôt justice à ceux qui l’appellent nuit et jour de toute leur âme et de tout leur cœur (Cf. Lc 18,7), comme dit le divin Luc dans la parabole du juge inique.
Le novice, dont la prière est encore impuissante, doit se tenir debout, appeler Dieu à l’aide, et le Seigneur chasse les pensées. Puis il s’assied à nouveau, et se remet à prier. Mais même celui dont la prière est forte, toutes les fois où le combattent les pensées de relâchement et de prostitution, doit lui aussi se tenir debout, lever les mains et demander l’aide de Dieu.
Cependant il lui faut craindre l’illusion et ne pas faire cela longtemps, de peur que le diable ne lui montre dans l’air des figures imaginaires et ne le trompe. Car avoir l’intelligence à la fois en haut et en bas, dans le cœur et en toute chose, et la garder infaillible et sauve, n’est le propre que des parfaits.
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