La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, t.2 – p. 792-793

Chapitre 237

Que tout fidèle continuellement dise donc en son intelligence et avec sa langue cette prière du nom de Jésus. Immobile ou en marche, assis ou couché (Cf. Dt 6,6-7), quoi qu’il dise ou qu’il fasse, qu’il ne cesse de s’y appliquer. Et il trouvera une très grande sérénité, une très grande joie, comme le savent d’expérience ceux qui agissent ainsi.

Cette œuvre dépasse les hommes qui sont absorbés par les choses de cette vie, et les moines eux-mêmes, dès lors qu’ils sont au milieu des troubles du monde. Cependant il faut que ce qui concerne l’œuvre demeure imparti à chacun, et que tous, prêtres, moines et laïcs, aient devant eux le modèle de cette prière, afin de la pratiquer autant qu’il leur est possible.

Tout d’abord les moines, parce que c’est là leur ordre, et qu’ils en ont l’obligation. Quand bien même ils seraient dans le va-et-vient des services qu’ils sont appelés à rendre, qu’ils s’efforcent toujours de s’adonner à l’invocation, car ils se doivent à la prière, ils doivent prier continuellement le Seigneur (1Thess 5,17) même s’ils sont distraits et troublés, même si leur intelligence est captive, comme on dit, et ils ne sauraient être négligents, pour n’être pas capturés par l’ennemi, mais ils doivent revenir à la prière, et se réjouir d’y revenir.