Homélie sur la Dormition de la Mère de Dieu (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 510)
Il fallait que la Vierge soit associée à son Fils en tout ce qui regarde notre salut. De même qu’elle lui a fait partager sa chair et son sang…, de même elle a eu part à toutes ses souffrances et à toutes ses peines… La première, elle a été rendue conforme à la mort du Sauveur par une mort semblable à la sienne (Rm 6,5). C’est pourquoi, avant tous les autres, elle a eu part à la résurrection.
En effet, après que le Fils eut brisé la tyrannie de l’enfer, elle a eu le bonheur de le voir ressuscité et de recevoir sa salutation, et elle l’a accompagné autant qu’elle a pu jusqu’à son départ vers le ciel. Après son ascension, elle a pris la place que le Sauveur avait laissée libre parmi ses apôtres et ses autres disciples… Cela ne convenait-il pas à sa mère plus qu’à tout autre?
Mais il fallait que cette âme très sainte se détache de ce corps très sacré. Elle l’a quitté et s’est unie à l’âme de son Fils, elle, une lumière créée, à la lumière sans commencement. Et son corps, après être resté quelque temps sur la terre, a été lui aussi emporté au ciel. Il fallait, en effet, qu’il emprunte tous les chemins que le Sauveur avait parcourus, qu’il resplendisse pour les vivants et les morts, qu’il sanctifie en toutes choses la nature et qu’il reçoive ensuite la place qui lui convenait.
Le tombeau l’a donc abrité quelque temps, puis le ciel a recueilli cette terre
nouvelle, ce corps spirituel, ce trésor de notre vie, plus digne que les anges, plus saint que les archanges. Et le trône a été rendu au roi, le paradis à l’arbre de vie, le monde à la lumière, l’arbre à son fruit, la Mère au Fils : elle en était parfaitement digne puisqu’elle l’avait engendré. Ô bienheureuse, qui trouvera les mots capables d’exprimer les bienfaits que tu as reçus du Seigneur et ceux que tu as prodigués à toute l’humanité ?… Tes merveilles ne peuvent resplendir que là-haut, dans ce « ciel nouveau » et cette « terre nouvelle » (Ap 21,1), où luit le Soleil de justice (Ma 3,20) que les ténèbres ne suivent ni ne précèdent. Le Seigneur lui-même proclame tes merveilles tandis que les anges t’acclament.
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