La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, t.2 – p. 651

15. (suite) Si donc nous avons reçu de Dieu une telle dignité, comme d’avoir à planter le divin en nous à l’imitation de Dieu, c’est là un paradis, non certes un paradis que les sens extérieurs puissent saisir, mais un paradis intelligible, nous l’avons dit, bien plus élevé en tout béatitude, et au-delà de l’entendement de celui qui n’en a pas encore éprouvé la dignité sacrée.

Donnons-nous donc nous-mêmes tout entiers, en toute piété, avec la droiture qui mène à la foi, à même le fondement de l’hèsychia, et par les commandements, au Christ Dieu dans la Trinité. Persévérant ainsi dans une contemplation qui recueille les visions et les pensées divines dont nous avons parlé, et j’y ajouterai les réflexions théologiques qu’elle plante dans le cœur en Dieu, de toute notre résolution prions celui-ci comme il convient de demeurer en nous et de faire jaillir en nos cœurs ses pensées plus hautes que le monde.

L’Esprit Saint, pourrait-on dire, ce sont des fleuves. Car « celui qui croit en moi, comme dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son cœur » (Jn 7,38). Et l’Apôtre bien-aimé ajoute qu’il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui (Jn 7,39). La gloire dans les siècles, à lui qui donne ce qui dépasse l’intelligence.