La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, t.2 – p. 655
18. (suite) Seigneur, tu es la vérité même. Ce que je dis est entièrement vrai. C’est pourquoi l’âme pure, l’âme qui t’a reçu comme une épouse, a désiré fort sagement demeurer sous ton ombre, à peine lui fut-il donné d’y être. Elle montre là que ton fruit emplit de douceur, et pas simplement cela, mais qu’il se fait doux dans la bouche.
Car la douceur de Dieu ne passe pas communément en tous par leurs sens, il s’en faut de beaucoup, comme lorsqu’elle dit : « telle la cinnamone et l’aspalathe j’ai donné mon parfum, et telle une myrrhe de choix j’ai répandu la bonne odeur (Sir. 24,15) », elle ne fait pas cela pour tous. C’est ce que signifie également Paul, quand il dit : « L’unique et même parfum fut pour les uns une odeur de vie qui mène à la vie, et pour les autres une odeur de mort qui mène à la mort (II Cor. 2,16). »
Ainsi en va-t-il surabondamment, si l’on peut dire, de la douceur divine et de la gloire de Dieu qui se révèle en même temps qu’elle. Ce ne sont pas tous, mais quelques uns seulement qui la perçoivent par les sens intellectuels : dont ceux qui s’exercent à l’hèsychia et qui ont clairement reçu la bienveillance divine par la communion de l’Esprit qui dispense la vie et la lumière, en somme ceux qui ont le cœur pur, autant qu’il est possible de l’avoir.
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