Commentaire sur l’évangile de Jean, 12, 22 ; PG 74, 729 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 206 rev.)

Cette parole du Seigneur est pleinement conforme à la miséricorde de Dieu, et elle peut être d’un grand profit pour nous. Car ici encore il s’est soucié grandement de nos âmes, parce qu’il est bon, parce qu’il « veut que tous les hommes soient sauvés et qu’ils parviennent à connaître la vérité » (1Tm 2,4).

Mais cela peut nous surprendre. Car il devait supporter Thomas patiemment, ainsi que les autres disciples qui le prenaient pour un esprit et un fantôme. Il devait encore, pour convaincre le monde entier, montrer les marques des clous et la blessure de son côté. Enfin, de manière surprenante et sans y être contraint par le besoin, il devait prendre de la nourriture, afin de ne laisser aucun motif de doute à ceux qui avaient besoin de ces signes (Lc 24,41)…

Celui qui n’a pas vu, mais qui accueille et tient pour vrai ce qu’on lui enseigne, rend honneur, par une foi remarquable, aux mystères de la foi qu’on lui a proclamés. Par conséquent, on appelle bienheureux tous ceux qui ont cru grâce à la parole des apôtres, eux qui ont été « témoins oculaires » des grandes actions du Christ « et serviteurs de la Parole », comme le dit saint Luc (Lc 1,2). Car il est nécessaire de les écouter, si nous sommes saisis d’un amour passionné pour la vie éternelle, et si nous attachons du prix à trouver dans le ciel notre demeure.