La Philocalie–Desclée de Brouwer/J.–C. Lattès, t.2 – p. 649

15. (suite) Mais le paradis ne va pas sans les eaux. Car celui qui l’a découvert doit en porter les plantes fécondes, et naturellement les fruits. Au milieu du paradis en Éden on voit donc une source jaillissante divisée en quatre courants et arrosant la face de la terre, ainsi qu’il est écrit (Cf. Gn. 2,6).

Dans l’homme, la source d’eau vive est le mouvement vivifiant du Saint-Esprit, dont le Seigneur a dit : « L’eau que je lui donnerai sera pour lui une source d’eau vive (Jn 4,14) » jaillie du cœur, comme celle qui sort merveilleusement de l’Éden. Cette source se divise en prudence, modestie, justice et courage, les quatre courants d’où jaillit en fleuve toute vertu pareille à Dieu.

C’est pourquoi il est dit qu’ensuite l’eau, c’est-à-dire l’énergie, arrose toute la face de la terre, ou si tu veux, la face du cœur, de toute évidence pour la croissance, la maturation et la récolte des fruits élus des vertus divines.